25 Dec
25Dec

Pour créer toute chair, la lumière se cristallise.

Non jusqu’à disparaître, mais jusqu’à être perçue. Elle se recueille dans un silence plus ancien que le monde, là où l’éclat consent à devenir forme, individualité.

Ce qui naît n’est pas irruption, mais passage.

La lumière ne descend pas dans la matière, la matière est lumière. Car la matière est lumière épaisse, dense.

L’Oint est pressenti avant d’être vu.

Il est le point où l’invisible accepte d’avoir un poids, où l’éternel se laisse respirer. Rien ne s’impose. Tout se donne. La clarté ne brille plus, elle forme.

Naître, ici ou ailleurs, n’est pas commencer, mais se draper, se voiler.

La lumière accepte l’oubli de l’infini, se limite, se blesse au temps. Elle consent à être touchée sans être reconnue, à aimer sans être nommée. 

Et pourtant, rien ne se perd.

Même dans la chair la plus obscure, une veille demeure, toujours. Quelque chose sait. Quelque chose se souvient. Le monde, sans le savoir, devient transparent à ce qui le traverse.

Alors la nuit reste nuit, et la pierre reste pierre. Mais au cœur du visible, une douceur irrévocable s’est déposée. 

L’infini s’est laissé contenir, et c’est cela, le miracle silencieux de l’Être.

C’est cela aussi Noël.


Vincent

Commentaires
* L'e-mail ne sera pas publié sur le site web.