20Apr

Y a-t-il exemple plus criant de ce que l’Humain se doit d’accomplir pour réaliser ce pourquoi il est né, que celui du Nazaréen mis en croix ?


Il monte seul, vers l’outil du trépas,
Chaque pas suinte l’abandon voulu.
Il sait le prix, il connaît le combat,
Mais livre tout, même l’inconnu.

La chair se fend, le sang bat en tambour,
Les clous s’enfoncent dans la conscience nue.
L’ego se tord, hurle son dernier tour,
Avant de pourrir sur la croix tendue.

Puis le silence fend le temps brisé,
Une paix nue descend comme une pluie.
Rien ne demeure que l’Être apaisé,
Sans nom, sans forme, sans abri.

La lumière s’élève sans effort,
Et ce qui renaît ne connaît la mort.
Il n’est plus “moi”, il n’est plus dehors, 
Seul Vivant, pur éclat sans torts.

06Apr

(Texte inspiré par Sheller William)


Aujourd’hui, l’orage est planté dans la tête brisée du gamin. Il se souvient du vieux chien et de la maison jolie. Dès la présentation, Nicolas ne souhaitait dire bonjour au monsieur à la main bien épaisse. Déjà, il pressentait son malheur ! 

Intuitivement, Nicolas savait que le diable était présent. Les autres, ceux qui l’avaient emmené, faisaient semblant de rien. Nicolas veut pas rester ici.

Mais on installe le petit dans la chambre au-dessus de l’escalier. On lui dit qu’il doit être raisonnable, qu’il dormira bien mieux dans un grand lit de deux. Dans l’air, l’odeur du tabac froid et une seconde qu’il ne connaît pas.

Enfin viennent les adieux, ils le laissent là, sans défense, avec le monsieur qui n’a pas que la main bien épaisse. Et depuis c’est l’enfer trois fois semaine. Émietté de l’intérieur, au début déchiré de l’extérieur, Nicolas voulait rester chez lui. Je comprends maintenant pourquoi.

 
Combien de Nicolas de nos jours dans notre civilisation ? Combien ?

27Mar

Quand l’ombre vient poser son voile,
Le cœur s’endort sans un frisson,
Un souffle court, une étoile,
Et l’âme fuit sans horizon.

Le corps s'efface en douce pluie,
Mais tout ne meurt dans ce silence.
Un chant s'élève et puis s'enfuit,
Vers un ailleurs, une espérance.

On croit la fin, c’est un passage,
Le vent murmure un nom connu,
Derrière l’ombre, un doux visage,
Juste un monde jamais vu.

Nul ne revient pour le décrire,
Mais dans la paix, on peut sentir
Que l’invisible aime à s’ouvrir
À ceux qui savent le pressentir.


Vincent

16Mar

Ils tirent… 

     Ils tirent le bon numéro 

     puis ils oublient les autres…

Ils tirent… 

     Ils tirent ensuite au hasard 

     comment mettre le bazar…

Ils tirent… 

     Ils tirent sur la corde

     commandant cohortes…

Ils tirent… 

     Ils tirent aussi les ficelles 

     pour jouer à leurs jeux…

Ils tirent… 

     Ils tirent le bouquet final 

     et devant nous tout s’étale...

Et les pauvres ères… 

     Oui, les pauvres ères à leur tour tirent 

     tirent sur leurs semblables sans savoir...

Puis ils tirent… 

     Puis, ils tirent leurs révérences, 

     ricanant et rigolant suintant de sarcasmes…

Et pour finir… 

     Et pour finir ils recommencent 

     à outrance, à outrance…

Comme le disait Anatole… 

     On croit tirer pour notre patrie 

     mais on tire pour leur économie 

     pour leur économie...


Vincent

Chères, Chers abonné(e)s, j'ai le grand plaisir de vous inviter au Salon des écrivains verviétois ce 22 et 23 mars. Je serai présent ainsi que nombre de mes collègues.



26Feb

Les rues s’emplissent de clameurs,
Un grand défilé de couleurs,
Des masques rient, des corps se frôlent,
Sous les confettis qui s’envolent.

On danse, on chante, on se déguise,
On feint la joie, l’âme exquise,
Mais sous le fard et les dentelles,
Que cache-t-on sous ces chandelles ?

Est-ce l’éclat d’un jour de fête,
Ou le reflet d’un monde en quête,
Où chaque soir, sans fanfare,
L’on revêt d’autres étendards ?

Au bal des ombres quotidiennes,
Les costumes sont plus souverains,
Cravates, sourires, mots de scène,
Même sans masque, rien n’est certain.

Alors, carnaval, jour d’aveux ?
Ou simple jeu dans un grand jeu ?
Car si l’on rit, si l’on parade,
La mascarade… est-elle là-bas,
Ou bien ici, sous d'autres masques,
Portés sans bruit, tous les jours, sans frasque ?


Vincent

09Feb

Le retour des grues cendrées 

Le ciel s’ouvre en un bleu profond, tacheté ici et là de nuages éparpillés, légers comme des promesses pouvant s’évanouir à tout moment. L’air est encore froid, mais quelque chose d’indéfinissable flotte, un frisson qui devance les grandes retrouvailles. J’aime. Et puis, soudain, ce cri venu d’ailleurs, clameur « trompettante », qui précède l’apparition tant attendue. 

Là-haut, elles arrivent. Je les découvre. 

Elles dansent avec le vent, majestueuses, formant leur V si caractéristique. À les voir ainsi, ailes grandes ouvertes, avançant d’une cadence régulière, presque méditative, on pourrait croire qu’elles sont éternelles, qu’elles n’ont jamais arrêté de voler. Les grues cendrées reviennent, après avoir fui l’hiver du nord, et, avec elles, l’espoir d’un renouveau. 

Elles passent au-dessus des plaines et des forêts, survolant les terres endormies qui frémissent déjà sous la promesse du printemps. Elles connaissent la route par cœur, une mémoire tissée dans leurs os, un appel gravé dans leur sang. Chaque année, elles réapparaissent, et chaque année, l’émotion est pour moi intacte. 

Je lève les yeux, fasciné, humble face à cette migration millénaire qui me dépasse. Leur passage est un lien entre les saisons, un fil invisible qui relie le ciel aux racines du monde. Dans le silence qui convient à leur cri, il reste une vibration dérobée, comme une empreinte dans l’air, un écho qui dit : 

« Nous sommes de retour. » 

Et je les regarde disparaître à l’horizon, le cœur empli de gratitude. 

Merci. 

Vincent

De ses mains douces et belles

Elle caresse la tombe

Qui semble éternelle

Depuis la sale bombe.

C’était dans une grande gare,

Le soleil vif, éclatant.

A nul groupe il ne prenait part,

Il est mort pourtant !

L’explosion frappa lâchement,

Les femmes, les hommes et les enfants,

Coula ainsi à flots le sang,

Simple et rouge, il fut inondant.

Les terroristes fiers, revendiquant,

Courent, prêts à recommencer !

Ce sera peut-être un de vos parents,

La prochaine fois, qui sera tué !!!



Vincent

30Jan

Bonjour chers abonnés,


Pour l'heure pas de texte, mais une petite info.


Mon livre "Remèdes naturels façon grand-mère" est maintenant disponible en version souple et pour le prix de 13,72 €


Disponible sur mon site, sur Amazon FR ou en commande via ma page FB. 


Bien à Vous,


Vincent

Assis sur un arbre en haut d’une colline. J’observe le soleil orangé qui se couche. Sans réflexion aucune pendant un temps, j’aime ces instants où je n’interviens pas, où je ne veux pas posséder, contrôler. 


Contemplation n’est pas action. 


Puis, je ne sais pourquoi, ce n’est pas moi qui choisis, les pensées en grand nombre arrivent. Aujourd’hui, des gens, des personnes, des êtres. Des proches, des très proches, des ennemis, des amis, famille, voisins, collègues, connaissances… On dirait que tout le monde s’est donné le mot. Je ne savais pas que ma tête était si grande. 

Les uns sont morts, que sont-ils devenus ? Les autres sont vivants, que vont-ils devenir ? Une bise légère et tiède caresse mon visage, Cela faisait longtemps que l’on ne m’avait effleuré. 

J’aimerais tant leur montrer, leur faire vivre, leur faire connaître, l’autre côté des apparences. Là où baigne l’Amour qui donne sans prendre. Là où l’ombre elle-même est lumière. Là où il ne manque enfin plus rien. Là où l’on ne veut rien. Mais ce n’est pas encore le temps, Car chacun son rythme, Chacun son temps. 
Alors, je fais ce qu’il y a de mieux pour le monde, bien qu’il ne le sache pas puisqu’il croit qu’il doit toujours agir : je contemple. Cela me plonge dans cet Amour qui donne, soigne, libère et plus encore. Alors je sais que c’est le chemin et en même temps le but. 


Contemplation n’est pas action.


Vincent